Protection et inventaires

Des amphibiens, victimes de la circulation routière

Chaque année, la circulation routière provoque une importante mortalité au sein des populations de batraciens, en particulier lors de leur migration printanière.

Un crapaud peut mettre jusqu’à 20 minutes pour traverser une route ! Sans aucun dispositif mis en place, des milliers d'amphibiens mourraient chaque année, victimes de collision avec nos véhicules.

Dans les Vosges du Nord, la route CD 178 se trouvant dans la vallée du Niederbaechel entre La Petite Pierre et la vallée de la Zinsel du sud, coupe l'axe migratoire d'une des plus grandes populations d'amphibiens du Bas-Rhin connue à l'heure actuelle !

Comment les protéger ?

Sur ce site, il s’agit de les empêcher de traverser la route. On met ainsi en place des filets le long de la route en période migratoire. Des seaux sont enterrés à ras du sol à intervalles réguliers. De cette façon, les amphibiens butent sur le filet et cherchant un passage, longent ce dernier et finissent par tomber dans un seau.

Des personnes se chargent ensuite quotidiennement de récupérer les individus, de les identifier, de les compter et surtout de les amener de l'autre côté de la route pour qu'ils puissent aller se reproduire dans l'étang ! 

Lorsque ces "petites bêtes" ont fini leurs petites affaires, l'opération est reconduite dans l'autre sens pour leur retour vers la forêt.

Pourquoi à cet endroit ?

Face aux hécatombes annuelles de petits amphibiens constatées à proximité de l’étang du Hammerweier, la volonté de mettre en place un système de protection des animaux a été exprimée.

En 1994 et 1995 : une étude financée par le Ministère de l'Environnement et réalisée par Michel RENNER (naturaliste indépendant) pour le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord a permis de dégager les caractéristiques principales du site et de la population d'amphibiens. 

Elle a débouché sur des propositions précises d'aménagement d'un "crapauduc" (aménagement routier qui permet aux amphibiens de traverser la route par de petits "tunnels" adaptés). L'aménagement n'ayant pu être réalisé, le Syndicat de Coopération pour le Parc Naturel Régional des Vosges du nord (SYCOPARC) s'est chargé, en 1996 et 1997 du sauvetage des amphibiens en mettant en place un dispositif de protection (technique des filets, voir photo ci-contre).

Dans le cadre d'une politique globale de protection des amphibiens dans le Bas-Rhin, le Conseil Général du Bas-Rhin missionne en 1997 la Ligue pour la Protection des Oiseaux pour identifier les sites sensibles qui nécessitent une intervention en période de migration nuptiale. Le site du Hammerweiher en faisant partie, le Conseil Général du Bas-Rhin confia en mars 1998, à l'association "les Piverts", la mise en place et le suivi de cette étude annuelle. Le suivi a été effectué par l’association jusqu'à ce jour !

Et ils comptèrent, comptèrent...

De 2000 à 2010, nous observions une inquiétante baisse d'effectifs. Le nombre d'individus capturés avait chuté de manière constante chaque année depuis 2000 !

Certaines espèces n'étaient plus observées et la population de crapauds communs avait perdu plus de 96% de ses effectifs. En 2009, une étude complémentaire du site a permis d'écarter certaines hypothèses de la baisse des effectifs (déplacement de l'axe de migration, chytridiomycose, prédation par les écrevisses américaines...).

Depuis 2011, l'association observe une belle remontée des effectifs. Par exemple, l’action menée au printemps 2017 a permis de sauver 11 782 amphibiens sur ce site !


Je deviens bénévole sur cette mission de sauvetage

Chaque année, en mars et en avril, des personnes bénévoles s'organisent pour faire traverser quotidiennement les petits amphibiens en toute sécurité. Aucune compétence particulière en grenouillologie n’est demandée, juste un peu de temps et l'envie de participer à une action concrète de protection de la nature !

Contactez-nous pour plus d'informations et rejoindre les ramasseurs !